Ravageurs, accidents, maladies…

 

Examimons maintenant les quelques problèmes susceptibles d’être rencontrés lorsque Ravageurs, Accidents , maladies se déclarent.
Ce chapître ne vise pas à l’exhaustivité. Ici je ne traiterai que des cas rencontrés dans ma pratique quotidienne depuis une quinzaine d’années. J’ai la chance d’avoir une collection saine, peu sensible aux différentes agressions. Cependant j’ai eu à connaître quelques problèmes.
Tout d’abord examinons le cas des ravageurs :

Les thrips, terme générique désignant près de 5000 espèces, sont des insectes minuscules (de 1 à 2 mm de long) mais pouvant causer d’importants dégâts.

Pour que vous puissiez les apercevoir, ils sont, sur ces photos, cerclés de noir.

Ravageurs : Larves de Thrips

Larves de thrips mesurant 1 à 2 mm

Ravageurs : larves de Thrips

Larves de Thrips

Ravageurs : Larves de thrips

Larves de thrips

Ou sous leur forme d’imago, insecte adulte, comme ici collés sur une bande adhésive

Ravageurs : Imago de thrips

Imago de thrips mesurant environ 4 mm

Ces insectes sont polyphages, De nombreux thrips sont floricoles et pollinivores (ils immobilisent le grain de pollen avant de le piquer et le vider). Le cycle de reproduction de cet insecte s’établit sur une vingtaine de jours entre la ponte d’un oeuf dans une cellule végétale et l’adulte en âge de se reproduire.

Ravageurs : nombreuses piqures de trips

Traces de nombreuses piqures de trips et de leurs excréments

Dès la sortie de l’oeuf, la larve, très mobile, commence à se nourrir en piquant les cellules végétales superficielles et en les vidant totalement de leur sève. Une fois vidée, la cellule se remplit d’air, les tissus sont alors marqués de traces pâles, grises. De plus, en s’attaquant aux tissus les plus fragiles, ils occasionnent la déformation et la nécrose des points de croissance.

Difficiles à repérer, ces insectes prolifèrent réellement avec les premières chaleurs. Si on ne les voit pas facilement, leurs traces sont nettement visibles sur les tissus piqués et tout particulièrement sur les tubes floraux qu’ils affectionnent particulièrement. Leurs excréments souillent également la surface des tissus qui deviennent ternes.

Leurs piqûres dans les sillons intercostaux ou à l’apex deviennent des portes d’entrée à d’autres agents pathogènes qui vont nécroser plus ou moins sévèrement ces tissus et déformer les Gymnocalycium.

Jusquà présent j’ai utilisé le Confidor J pour lutter contre les thrips. Comme le cycle de reproduction des thrips est d’environ 20 jours et que la rémanence du Confidor est d’un mois, un seul traitement permet en général de se débarrasser de la totalité des générations vivantes sur le Gymnocalycium..

Les cochenilles

Ravageurs : Cochenilles farineuses

Cochenille farineuse. Photo empruntée au Cactus Francophone

Parmi les nombreuses espèces de cochenilles susceptibles de parasiter nos Gymnocalycium, je n’ai jusqu’à présent été confronté qu’aux cochenilles farineuses (Pseudococcus sp). Elles forment des masses plus ou moins importantes de flocons blancs à l’intérieur desquels elles s’abritent. Ces flocons sont toujours dissimulés dans les endroits cachés des plantes : sillons entre les côtes, collet, zones sombres, etc. Il est nécessaire d’être très vigilant pour les repérer dès le début de l’infestation. A défaut de leur éradication immédiate on s’expose à une rapide prolifération de ces parasites, surtout par temps chaud et sec
Il est une façon très simple de s’en débarrasser à ce stade, c’est d’utiliser l’alcool à brûler dans lequel on trempe un coton-tige que l’on applique sur les amas blancs protégeant les cochenilles. Effet garanti et sans dégâts collatéraux. Au-delà de ces quelques unités contaminés, il faudrait avoir recours à des insecticides systémiques tels que Confidor J ou Polysect ultra SL pour traiter toute la collection.
La meilleure protection réside donc dans la surveillance assidue de votre collection pour éviter une infestation massive et difficile à juguler.

Les araignées rouges

Ravageurs : araignées rouges sur alocasia

araignées rouges sur alocasia

Ici photographiés sur un Alocasia vous pouvez les apercevoir difficilement malgré le fort grossissement.
De la famille des Tetranychidae, ces acariens sont minuscules, pratiquement invisibles à l’oeil nu car ils mesurent moins d’1/2 millimètre et n’arborent pas la couleur rouge qu’on leur prête.
La seule manière de les repérer dans nos collections réside dans l’aspect décoloré de l’épiderme dû aux innombrables piqures de ces acariens qui absorbent le contenu des cellules.

Ravageurs : araignées rouges sur Mammillaria sp.

Attaque massive d’araignées rouges. Photo tirée d’un article du Cactus Francophone

Par leur prolifération ils peuvent venir à bout de nos plantes ou tout au moins les affaiblir fortement et les déformer, d’autant que leur cycle de vie est très court et qu’ils sont très prolifiques.
Bonne nouvelle, ils n’aiment pas l’humidité. Il faut donc prendre des mesures préventives pour limiter l’infestation en pulvérisant régulièrement la surface de nos Gymnocalycium avec de l’eau à température ambiante, particulièrement lorsque le temps est sec et chaud.
Si ces mesures ne sont pas prises à temps ou s’avèrent insuffisantes, le traitement chimique pourrait devenir indispensable. J’ai utilisé des produits à base de Dicofol qui est une molécule acaricide très efficace et qui agissait sur tous les stades de vie de ces parasites mais dorénavant, ce produit est interdit à la vente.

 

Les maladies et accidents de culture

Maladies : attaques fongiques sur Gymnocalycium spegazziniiLes attaques fongiques ne sont pas très nombreuses dans ma collection mais néanmoins bien présentes. Elles peuvent prendre des formes diverses, selon les champignons en cause et jusqu’à entraîner la mort des sujets concernés. Ces attaques, dont les symptômes sont peu esthétiques, ne sont donc pas toujours létales d’autant qu’elles n’ont pas fait l’objet d’un traitement curatif chimique. J’ai simplement laissé faire la nature tout en diminuant sensiblement les arrosages durant ces attaques.
Je n’ai pas été capable, jusqu’à présent, d’identifier les champignons impliqués dans ces infestations. Les causes d’apparition ne sont pas claires non plus. Maladies : attaques fongiques sur Gymnocalycium taningaenseNéanmoins, il me semble, compte tenu de leur emplacement (apex, sillons à la jonction des côtes) que le facteur déclenchant pourrait être l’agression préalable d’insectes piqueurs tels que thrips ou araignées rouges. Ceux-ci ouvriraient des brèches dans les tissus et faciliteraient la germination de spores pathogènes. La nature du substrat n’est pas non plus étrangère à l’apparition de ces taches, comme si l’excès de matière organique contribuait à affaiblir les défenses naturelles des Gymnocalycium concernés.
Il ne faut bien sûr pas exclure les conséquences d’un arrosage à l’eau trop froide sur le Gymnocalycium lui-même.

Maladies : attaques fongiques sur un fruit

 

 

 

J’attire votre attention sur un facteur de risque étonnant mais malheureusement bien avéré maintenant : certains Gymnocalycium conservent leurs fruits tout l’hiver contrairement à d’autres dont les graines arrivent à maturité durant l’été, entraînant la chute du fruit.

Ces fruits qui persistent l’hiver sont gorgés de sève et cette présence d’eau durant la période de repos et de froid, est éminemment favorable au développement d’attaques fongiques.

 

 

 

Accidents Coup de soleil

Coup de soleil ayant brûlé et déformé la tige de ce Gymnocalycium

Le soleil peut, dans certaines circonstances, s’avérer particulièrement dangereux pour nos Gymnocalycium. Voici illustrés les dégâts occasionnés par une exposition brutale au soleil sur des Gymnocalycium.
Tout amateur de cactus connaît ce paradoxe : des plantes adaptées aux plus fortes températures et à un soleil intense, dans leur habitat naturel ne supportent pas, sous nos latitudes, une exposition brutale aux rayons d’un soleil somme toute modéré.

Je ne vais donc pas développer outre-mesure ce sujet bien connu mais seulement rappeler qu’il faut accoutumer progressivement tout cactus qui aurait connu une longue période à l’ombre ou à l’abri de la lumière naturelle. Durant un mois environ je les déplace régulièrement d’une exposition exempte de soleil à une première exposition aux rayons du soleil durant une heure, puis deux, etc. Un voile d’ombrage peut également très bien convenir.

L’excès d’eau peut causer deux types de dommages : la nécrose des racines et/ou l’éclatement des tissus.
L’apport trop rapproché d’eau associé à un substrat insuffisamment perméable, va entraîner irrémédiablement la disparition du réseau racinaire laquelle sera suivie de la mort du Gymnocalycium par pourriture si aucune mesure de sauvegarde n’est immédiatement prise. Tout Gymnocalycium dont la croissance semble stoppée inexplicablement comparativement à ses voisins devra faire l’objet d’un examen minutieux de ses racines. Il y a fort à parier que vous découvrirez, stupéfait, qu’il n’y a plus ou presque plus de racines dans le substrat. Elles se sont nécrosées et vous aurez de la chance que toute la plante n’ait pas été emportée…

Accidents : Eclatement par excès d'eau

Eclatement par excès d’eau

Une autre manifestation de l’excès d’eau en début de saison et plus généralement après une diète hydrique, est l’éclatement des tissus. Ici, le processus en cause est simple : après avoir été sevré durant de longues périodes, les Gymnocalycium sont avides d’eau et leur métabolisme les conduit à vouloir stocker dans leurs tissus toute l’eau disponible dans le substrat après un premier arrosage trop conséquent.
L’élasticité des tissus n’est pas infinie et des craquelures se produisent, plus ou moins profondes, mais toujours inesthétiques et irrémédiables.

Accidents : Eclatement par excès d'eau

Eclatement par excès d’eau

Parfois la réaction est telle que le Gymnocalycium s’ouvre totalement, mettant à jour ses tissus internes… A ce stade, il n’y a plus rien à faire.
Si le sujet survit, vous devrez vous accommoder de ces plaies plus ou moins béantes. Pour éviter cependant une attaque fongique de ces plaies, il conviendra de saupoudrer celles-ci de charbon de bois pilé ou de cannelle en poudre.
Pour vous prémunir contre ces accidents de culture disgracieux, réveillez progressivement votre collection par des arrosages modérés jusqu’à ce que vous constatiez la reprise végétative de vos sujets. A partir de cet instant, les arrosages peuvent être abondants sans grand risque.

 Pour voir la suite : hivernage